Filho de um banqueiro, Cézanne estudou direito em Aix, mas, depois de conhecer as obras clássicas do Louvre, em Paris, e também Gustave Courbet (1819‑1877) e Édouard Manet (1832‑1883), resolveu dedicar‑se à pintura. Até a década de 1880, sua produção apresentava traços românticos, inspirada, sobretudo, pelo lirismo e pela técnica pictórica de Eugène Delacroix (1798‑1863), artista que estudou ao longo de toda a vida. Cézanne foi muito admirado por um restrito grupo de jovens artistas, embora tenha sido ignorado pelo público e rejeitado nas exposições oficiais. Desde 1899 até depois de sua morte, foi crescendo o interesse por sua obra, hoje considerada uma das bases da arte moderna. O modelo de Cipião era um dos poucos profissionais negros nos ateliês de Paris. Intérpretes da obra associam‑na aos debates abolicionistas da segunda metade do século 19 e comparam‑na à conhecida fotografia estadunidense As costas açoitadas (1863), na qual o escravo Gordon aparece em posição similar, com marcas de açoite. Assim, o ritmo das pinceladas e os tons ganham novos sentidos — lembram os cortes na carne. A obra documenta um diálogo intenso entre a arte moderna e os conflitos sociais da época. A tela fez parte da coleção pessoal de Claude Monet (1840‑1926).
— Equipe curatorial MASP, 2015
Por Kleber Amancio
A tela de Paul Cézanne (1839-1906), recentemente renomeada Cipião [Scipio], data de 1866-68. É próxima, em temporalidade e forma, à Madalena do mesmo artista. Avistamos um homem. Ele veste uma calça azul celeste, tem o dorso desnudo. Seu braço esquerdo se projeta sob a bancada concreta, amortece a cabeça. A mão esquerda, por seu turno, é alongada, confrangida, improvável. Extensão de seu estado sensorial. Seria a cena uma referência ao livro Sonho de Cipião? Estaria, nesse caso, o avô do protagonista descrevendo-lhe glórias vindouras, como na obra de Cícero? Outra comparação possível, bastante frequente, é com a famosa fotografia de Gordon, o ex-escravizado que escapou de uma plantation na Louisiana em 1863. Uma evidência documental da brutalidade do sistema escravista. As marcas físicas da violência terrivelmente habitam sua pele. Também em 1863 foi publicado na França uma versão traduzida de Among the pines; or, South in secession-time [Entre os pinheiros; ou, Sul em tempo de secessão] de Edmond Kirke (pseudônimo de James Roberts Gilmore), 1862. Uma peça que descreve o Sul dos EUA na época da Guerra Civil. Quem leva o protagonista para essa aventura é Scipio, um escravizado sulista. Tal qual na tela de Cézanne, vemos a dimensão humana da personagem. Ao mesmo tempo em que devaneia, seu equilíbrio é garantido pela força que exerce ao pressionar a banqueta com o outro braço. O limite do sonho está na concretude da vida, da realidade que se avizinha.
— Kleber Amancio, professor de historia da arte, Universidade Federal do Recôncavo da Bahia, 2020
Par
Ce tableau, peint à Paris, par Paul Cézanne d’après un modèle de l’académie Suisse, vers 1867, demeura très longtemps dans son atelier, sans être jamais vu ni commenté et sans que son auteur ne tente de le vendre. Il fut révélé au public bien plus tard, grâce à un jeune marchand qui venait de s’installer à Paris : Ambroise Vollard. Lors de l’ouverture de sa première galerie, au 37, rue Laffitte, en septembre 1893, il proposa aux amateurs des tableaux et des dessins d’Edouard Manet, acquis auprès de sa veuve. Bientôt, il entra en relation avec Pierre-Auguste Renoir et Edgar Degas qui lui confièrent leurs œuvres. Dès lors, il n’eut de cesse que de devenir le marchand des impressionnistes désormais sortis de leur purgatoire et dont le prix des œuvres ne cessait d’augmenter.
En février 1894, lors de la vente après décès du marchand de couleurs connu sous le nom de Père Tanguy, Vollard acheta un premier lot de peintures de Cézanne, cinq tableaux pour 900 francs, qu’il présenta aussitôt dans sa galerie, sans soulever beaucoup d’enthousiasme. Vollard ne céda cependant pas au découragement et partit à la recherche du peintre ; il finit par rencontrer son fils qui l’assura de son aide. Cette assistance permit à Vollard d’organiser en novembre-décembre 1895 une exposition monographique de l’artiste. Et voici, d’après le récit qu’en fit le galeriste, comment Claude Monet rencontra le Nègre Scipion : « Le premier jour de mon exposition de Cézanne, je vis entrer un homme barbu de forte corpulence, qui avait tout à fait l’air d’un gentleman farmer. Sans marchander, mon acheteur prit trois toiles. Je pensai que j’avais affaire à quelque collectionneur de province. C’était Claude Monet » (A. Vollard, Souvenirs d’un marchand de tableaux, Paris, Albin Michel, 2007, p. 178).
Ce premier achat ne concernait, en fait, que deux peintures, la troisième L’Estaque (1879-1883, New York, The Museum of Modern Art, Rewald 154) n’ayant été achetée qu’en mars de l’année suivante. Les deux peintures acquises ce jour-là étaient Le Garçon au gilet rouge (1888-1890, New York, The Museum of Modern Art, Rewald 495) et Le Nègre Scipion, sujet de cette note. Le registre de caisse de la galerie Vollard enregistré sous le numéro M5421 (4,3, fol. 37), conservé au sein des archives du marchand au musée d’Orsay, permet de savoir que l’œuvre fut alors payée 400 francs. Elle prit le chemin de la résidence de Monet, à Giverny, et n’en bougea pas durant plus de dix ans, jusqu’à ce que son propriétaire, à la demande du marchand Paul Durand-Ruel dans une lettre de fin septembre 1907, accepte de s’en dessaisir. C’est ainsi qu’elle put figurer à l’exposition posthume rétrospective que lui consacrait le Salon d’Automne du 1er octobre au 8 novembre 1907, au Grand Palais des Champs-Elysées. Monet, qui ne souhaitait guère prêter les œuvres en sa possession, ne dut accepter de se séparer de son tableau que très tardivement. C’est ce qui explique qu’il ne figure pas dans la liste des cinquante-six œuvres énumérées dans le livret de la manifestation et que son nom ne soit nulle part mentionné.
A la fin de l’année, l’œuvre était de retour à Giverny et n’allait plus quitter la chambre de Monet jusqu’à son décès, le 5 décembre 1926. Deux des visiteurs de Giverny, entre 1907 et cette date, allaient y faire référence : le critique Gustave Geffroy dès la première édition de son Claude Monet, sa vie, son temps, son œuvre (Paris, Crès, 1922, p. 331), puis le journaliste Marc Elder dans son livre A Giverny, chez Claude Monet (Paris, Bernheim-Jeune, 1924, p. 67).
A la mort du « patriarche de Giverny », l’ainé de ses enfants, Jean, étant décédé – et parce qu’il était marié sous le régime de la séparation des biens –, rien ne fut distrait de son patrimoine et tout alla à son fils Michel qui avait alors quarante-huit ans. Celui-ci, qui n’avait jamais travaillé, savait qu’il se trouvait désormais à la tête d’un important capital et fit réaliser, quelques années après la disparition de son père, plusieurs inventaires de ce qui lui appartenait. Le Nègre Scipion apparait dans deux de ces inventaires : dans le premier, établi par Durand-Ruel, vers 1931 (copie à Paris, Musée Marmottan Monet), il est uniquement indiqué le titre, les dimensions, et il est précisé que le tableau est accroché dans le cabinet de toilette ; dans le second, rédigé en 1935 par le marchand Germain Seligmann (Los Angeles, Archives of the History of Art, The Getty Center for the History of Arts and the Humanities) assisté de l’historien d’art italien Lionello Venturi, on retrouve titre et dimensions accompagnés d’une référence d’exposition supplémentaire, celle de l’Exposition internationale coloniale de Paris, de 1931, avec un commentaire étonnant : « Il est vu de profil vers la droite, assis sur un tabouret, penché en avant. C’est surtout une étude de dos. Il est vêtu d’un pantalon jaune [sic]. Magnifique peinture. Pas très plaisant ».
Progressivement, Michel Monet va vendre les œuvres de la collection de son père qui trouvaient alors plus facilement preneur que le fonds d’atelier surtout composé d’œuvres tardives du peintre qui n’allaient intéresser amateurs et conservateurs que bien plus tard. Parmi les marchands qui vont lui acheter des éléments de la collection paternelle figure Paul Rosenberg à qui il vend deux Renoir, un Manet et, dès 1927, un premier Cézanne, La Route tournante (vers 1881, Boston, Museum of Fine Arts Rewald 490). Plusieurs autres seront achetés jusqu’en 1936 date à laquelle se tient une importante rétrospective Cézanne au musée de l’Orangerie, à Paris, et date à laquelle Rosenberg publie le premier catalogue raisonné de Cézanne établi par Lionello Venturi. En 1939, ce tableau porte le numéro 1 lors de l’exposition qu’organise la galerie Rosenberg à Paris et à Londres à la galerie Rosenberg & Helft. Il est alors mentionné comme « prêté par Michel Monet ». La galerie Rosenberg ferma ses portes peu de temps après mais, dans l’intervalle, son propriétaire avait eu le temps de faire entrer l’œuvre dans son stock. Ainsi commençait une nouvelle odyssée qui allait se terminer brillamment sur les cimaises du musée Assis Chateaubriant de São Paulo.
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Por Luciano Migliaccio
A obra é datada de 1865 ou 1866 por muitos autores, baseadas no fato de Cipião, um modelo profissional, trabalhar na Academia Suíça, que Cézanne começou a freqüentar em 1865. Todavia, o artista continuou estudando naquela escola até 1869. Camesasca (1988, p. 102), seguindo Venturi, data o quadro de 1866-1868, notando semelhanças estilísticas com O Rapto de Proserpina, pintado pelo artista com certeza em 1867, no qual o próprio Cipião serviu como modelo. Para Venturi (1936, p. 88), o quadro do Masp O Negro de Cipião é a obra-prima da primeira fase de Cézanne Ele foi adquirido por Claude Monet e fez parte da coleção particular do pintor, até seu filho, Michel, vendê-lo ao Masp. A crítica ressalta no quadro a inuência de Delacroix, à qual se acrescenta possivelmente a inspiração nos retratos de negros de Géricault e em Daumier pelo uso da cor.
— Luciano Migliaccio, 1998